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Tearii Alpha aux fermes aquacoles de Hainan
2013/06/05
 

La délégation polynésienne, menée par Tearii Alpha, Ministre des Ressources Marines, s'est rendue sur l'île de Hainan, vendredi.

Située à 2h30 de vol de Shanghai, cette île organise son économie principalement autour de l'activité touristique. La fréquentation annuelle est proche de 20 millions de visiteurs avec un objectif à moyen terme de 100 million. L'île compte 9 millions d'habitants.

Ce séjour à Hainan a permis à la délégation polynésienne de mesurer l'importance des moyens mis en œuvre par les organismes et les sociétés privées chinois sur le développement de la pisciculture marine, notamment les espèces de mérous, et d'envisager une coopération fructueuse au travers du transfert de technologie vers la Polynésie française.

Les modalités de cette coopération seront précisées dans les deux jours qui viennent.

Arrivé sur l'île, la délégation s'est rendue au port de Diaolou pour visiter par bateau des structures pour l'élevage en cage de loches et de mérous.

Le port est en pleine expansion et la délégation polynésienne est la première officielle à accéder aux installations.

Les bateaux de pêche spécialisés dans la capture du calmar sont depuis quelques semaines tous à quai respectant ainsi l'interdiction de pêche de 2 mois décrétée annuellement par le gouvernement chinois. La pêche s'organise sur différentes zones à divers moments de l'année.

Dans une baie relativement protégée où la profondeur n'excède pas les 20 m avec une température comprise entre 25-28°C toute l'année, les cages d'élevage d'un volume moyen de 100 m3 sont fabriquées en PEHD (polypropylène) et accueillent quatre espèces différentes de loches ou de mérous.

Plus de 2 000 cages sont exploitées sur ce site et produisent chacune en moyenne 13 tonnes/an. Les animaux sont triés régulièrement et sont commercialisés jusqu'à un poids maximal de 5kg, après 2 ans d'élevage.

Les élevages sont nourris exclusivement avec de l'aliment frais, du "trash fish". L'ensemencement se fait avec des juvéniles de 10 cm issus de bassins d'élevage : 8 000 sont placés dans chaque cage avec un taux de survie proche de 90 %, d'après le professeur Shen Heding, vice directeur du département de la biologie marine à l'Université de Shanghai.

L'Université mène actuellement des recherches pour pouvoir substituer complètement l'aliment frais par de l'aliment inerte de type granulés.

Cette condition est nécessaire en aquaculture pour contrôler l'alimentation des animaux. Le partenariat avec des structures à la pointe des techniques d'élevage des mérous comme aux Philippines est également grandement envisagée pour garantir la réussite du projet par la société Jingmin en Polynésie française."

Les alevins, grossis dans les structures d'élevage visitées, sont produits jusqu'à la taille de 1cm en écloserie puis entrent en phase de pré-grossissement en bassin avant l'ensemencement des cages lorsque les animaux ont atteint 10cm.

Chaque étape de la production en écloserie est considérée comme un métier à part entière. Des sociétés spécialisées en assurent la bonne marche.

Les survies moyennes à chaque étape sont proches de 75%, toujours d'après le professeur Shen.

En Chine, la production d'alevins de mérous est complètement maîtrisée, aux dires des acteurs rencontrés. Cela est dû, expliquent-ils, à la mutualisation de gros moyens sur ce type d'élevage.

La délégation devra confirmer cette information samedi 1er juin, lors de la visite des écloseries de production de l'île.

Toujours sur l'île de Hainan, la délégation polynésienne, menée par M. Tearii ALPHA, Ministre des Ressources Marines, a visité un centre de recherche en aquaculture et une structure d'application technique de type « écloserie ».

La structure d'application aquacole regroupe une cinquantaine d'employés et travaille sur un grand nombre d'espèces marines. L'activité de production piscicole est principalement orientée sur des espèces à haute valeur marchande telles que les loches, mérous et napoléons. Les géniteurs sont issus du milieu naturel pour certains ou de reproduction contrôlée après sélection suivant leurs performances de croissance pour d'autres. Les animaux sont nourris en aliment frais et inerte (granulé). La densité en élevage est fonction des observations du comportement des animaux dans des bassins de forme rectangulaire et d'un volume total de 30m3. L'obtention des pontes se fait après injection hormonale sur des géniteurs nécessitant parfois 7 à 8 ans d'élevage selon les espèces avant d'être mature.

La visite ayant eu lieu entre deux cycles de production, la délégation n'a pas eu l'occasion de voir la production d'alevins qui dure entre 20 et 30 jours suivant l'espèce élevée. Malgré tout, la présence de futurs géniteurs sélectionnés dans les bassins de pré-grossissement confirme la capacité de l'équipe technique chinoise à produire des alevins de mérous. Lorsque les alevins atteignent la taille de 1cm, ils sont transportés en sacs plastiques et sous oxygène vers les structures de pré-grossissement situées à proximité de l'écloserie et gérée par des fermiers spécialisés.

Une importante activité de recherche et de production de mollusques est également réalisée sur le centre d'application. Celle-ci concerne des espèces à vocation alimentaire (bulot et bénitier) et aquariophile (bénitier). Outre ces deux grandes activités, une petite production d'holothurie, d'algues (caulerpe), de coraux et de crevettes a également été présentée. La culture des algues consommées aux Australes est un sujet qui a été largement évoqué avec les techniciens chinois.

La délégation s'est ensuite rendue dans une structure de recherche scientifique en aquaculture du pays regroupant une vingtaine d'agents dont deux directement détachés du Ministère concerné. Cette structure a une activité aquacole à vocation alimentaire largement diversifiée (poissons, crabes, tortues) avec cependant quelques bassins destinées à la recherche sur des espèces à vocation pharmaceutique telle que la limule (molécule anti-cancérigène) ou l'hippocampe (vertu aphrodisiaque) ; concernant cette dernière espèce, la production est entièrement maîtrisée en aquaculture.

Dans le cadre de cette dernière visite, la délégation a pu assister aux transferts d'alevins de 2cm de picots produits sur le site vers les structures de pré-grossissement située à proximité. La densité de transport est comprise entre 50 et 70 alevins par litre suivant la température et la distance à parcourir. Ces animaux sont très appréciés sur le marché chinois et sont également utilisés en culture intégrée avec d'autres espèces (poissons ou autres) pour le nettoyage des cages. Une fois les alevins fournis aux fermes de pré-grossissement, la mortalité est négligeable.

 

Source :

http://www.tahiti-infos.com

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